La rédaction de demandes de bourses

24 octobre 2020

Propos remâchés de l’atelier de Sara Mathieu-Chartier, co-fondatrice de Thèsez-vous

Haaa les demandes de bourses. Fastidieuses et assez barbantes… Si c’est ce que vous pensez, rassurez-vous, car vous n’êtes pas les seuls ! Selon Sara Mathieu-Chartier, de l’organisme Thèsez-vous, il faut voir ce type de demande comme une opportunité à mieux développer son argumentaire, à devenir plus habile à parler de son projet de façon percutante et à en démontrer la pertinence. Cette habileté vous sera utile dans bien d’autres contextes !

Une petite bourse à la fois…

Il est fort probable que vous devrez accuser plusieurs refus à vos demandes, mais ne vous découragez pas pour autant! C’est le cas de tous les demandeurs. La première bourse est la plus difficile à obtenir, et c’est pourquoi il est pertinent de considérer l’application à de petites bourses. L’obtention de celles-ci seront alors des tremplins à l’obtention de plus grandes. Ainsi de suite, chaque bourse deviendra une marque de confiance supplémentaire qui permettra de solidifier votre candidature.

Misez sur le type d’impacts qu’aura votre projet

Peut-être vous dites-vous : « Mon projet n’est pas assez sexy. Ces temps-ci, il n’y a que l’intelligence artificielle qui est financée ». Effectivement, certains projets sont plus « finançables » que d’autres et il y a des tendances dans le financement. Là où vous pourrez vous démarquer est dans la description du type d’impacts qu’aura votre projet : pour vous en tant qu’individu, pour votre institution ou votre communauté, pour les entreprises locales, pour la mise en place d’un meilleur développement durable, etc.

D’abord, quelques règles de base…

  • Lire et interpréter TOUTES les directives, avec une attention particulière aux critères d’éligibilité et d’évaluation (attention au copier-coller d’une demande à l’autre) et veillez à utiliser leurs mots clés.

  • Identifier TOUS les documents à joindre à la demande. L’une des erreurs les plus fréquentes dans les demandes au FRQNT est l’oubli de pièces justificatives.

  • Identifier LES dates de tombée (celle du département, de la faculté, de l’organisme subventionnaire)

Sachez qu’il existe généralement des ressources disponibles au sein de votre faculté ou de votre université – bureau de la recherche – pour vous accompagner dans ces demandes. Les appeler (un appel est dont bien efficace en comparaison à un courriel 🤓) pourrait vous sauver bien du temps!

Au niveau de la forme de votre texte, Mme. Mathieu-Chartier recommande de remplacer les verbes « avoir », « être » et « faire » par des verbes d’action. Aussi, guidez le lecteur et facilitez-lui la lecture en privilégiant des phrases concises, actives et explicites et en séparant vos idées par des titres et des sous-titres évocateurs. Évitez également un jargon étanche et trop spécialisé : il faut vulgariser votre projet. En bref, aidez vos lecteurs à vous comprendre!

Organisez votre démarche!

Sara Mathieu-Chartier recommande de se faire un échéancier incluant du temps pour les phases de révision (chacun a son horaire!) et pour avoir le temps de prendre du recul. Pour y parvenir, identifiez environ six mois à l’avance les demandes de bourses auxquelles vous voulez appliquer et planifiez votre temps en conséquence. Évidemment, il va arriver que vous en identifiez d’autres à la dernière minute, mais ces « urgences » seront plus facilement traitables si votre emploi du temps est bien organisé.

 

Une fois la demande écrite, effectuez un lecture active de celle-ci en gardant en tête les éléments énumérés précédemment.

Selon les critères d’évaluation, placer les idées à défendre liées à votre candidature et à votre projet dans le tableau stratégique des demandes de bourse fourni par Thèsez-vous. Chaque idée devrait être nommée au moins à deux reprises. Ce tableau devrait devenir un outil indispensable!

 

La distinction entre le CV, la lettre de motivation et les lettres de recommandation

D’abord, le CV. S’il est long, adaptez-le et ne mettez que ce qui est en lien avec la demande de bourse. Montrez la diversité de vos communications. Si dans le cas contraire, vous avez peu de publications, mentionnez les occasions de transfert que vous avez saisies et précisez quelle était la nature de vos contributions dans les projets et les articles dans lesquels vous étiez impliqués.

Puis, la lettre de motivation. La lettre de motivation est l’occasion de contextualiser votre situation et d’illustrer en quoi vos expériences font de vous un meilleur chercheur. C’est important de donner des exemples. En quoi telle force ou telle compétence a permis d’arriver à tel résultat? En quoi ces forces et compétences sont-elles utiles pour votre projet? La lettre ne sert pas à répéter ce qu’il y a dans le CV, mais à creuser certaines expériences académiques, professionnelles et personnelles. Alors que le CV énumère vos expériences, la lettre explique les expériences clés et met en lumière les forces et habilités en lien avec le projet ou en lien avec les critères d’évaluation de la bourse.

Enfin, les lettres de recommandation. Les lettres de recommandation doivent être stratégiquement demandées, surtout si on en fourni peu. Veut-on une lettre provenant d’une personne reconnue dans notre domaine? Veut-on une lettre d’une personne qui nous connaît bien? Enfin, c’est à noter qu’une lettre du directeur ou de la directrice de recherche est souvent nécessaire et il peut sembler curieux qu’elle soit absente d’une demande. Vous pouvez offrir de rédiger le premier jet de la lettre, ce qui pourrait être très bien reçu par ceux et celles à qui vous en faites la requête, mais demandez avant de procéder!


En espérant que ces quelques trucs pourront vous aider dans cette tâche ardue qu’est la rédaction d’une demande de bourse. Comme toute chose, plus on se pratique, meilleur on devient à le faire.

Thèsez-vous est là pour vous aider dans ces démarches et offrent de multiples ateliers et outils pour vous accompagner. N’hésitez pas à les utiliser!


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