Assira Keralta, étudiant au doctorat en génie du bois et de matériaux biosourcés sous la direction de  Véronic Landry, a eu l’opportunité de visiter le laboratoire du professeur Leonardo Simon et d’animer un séminaire le 18 juin 2024. Ce séminaire s’adressait aux étudiants gradués et aux professeurs du Département de Génie Chimique de l’« University of Waterloo ».
Au cours de son séminaire, intitulé « Exploration du potentiel du perméat d’ultrafiltration du lactosérum dans l’amélioration de la durabilité et de la stabilité du bois », Assira a présenté ses recherches innovantes sur l’utilisation du perméat d’ultrafiltration de lactosérum. Il a expliqué comment ce sous-produit de l’industrie laitière pourrait améliorer la durabilité et la stabilité des matériaux en bois, offrant ainsi des perspectives intéressantes pour le développement de matériaux biosourcés plus résistants et plus écologiques.
Un grand merci au professeur Leonardo Simon et au Département de génie chimique de l’University of Waterloo pour l’accueil et l’organisation de ce séminaire. La participation active des étudiants gradués et des professeurs a grandement contribué à la richesse des discussions qui ont suivi la présentation.
Bravo à Assira pour cette prestation remarquable ! Nous lui souhaitons beaucoup de succès dans la poursuite de ses recherches et dans son parcours académique et professionnel.
Résumé du séminaire:
Le bois est un matériau hygroscopique et hygro-réactif, c’est-à -dire qu’il peut absorber et désorber l’humidité en fonction de son environnement. Ce phénomène d’absorption/désorption s’accompagne de changements dimensionnels. En outre, la présence d’humidité dans le bois offre non seulement des conditions optimales pour la croissance des micro-organismes, mais facilite également la diffusion des enzymes fongiques qui déclenchent la pourriture du bois. La réduction de l’absorption d’humidité par le bois améliore à la fois la stabilité dimensionnelle et la résistance aux micro-organismes. Diverses technologies ont été développées dans ce but, notamment la polyesterification du bois. Ce procédé consiste à imprégner le bois de polyols et d’acides polyfonctionnels, suivis d’une réaction in situ pour occuper les principaux sites d’absorption de l’humidité. Le perméat d’ultrafiltration du lactosérum, un sous-produit de l’industrie fromagère, contient jusqu’à 88 % de lactose (sur la base de la masse sèche). Le lactose, un disaccharide à huit groupes hydroxyle, agit comme un polyol. Ce projet étudie la possibilité d’utiliser le lactose du perméat de lactosérum comme polyol pour remplacer d’autres polyols dans la modification du bois.
Nos résultats démontrent que le lactose issu du perméat d’UF de lactosérum peut réagir avec les acides citrique, malique et succinique lorsqu’il est chauffé à 160 °C. Lors de l’estérification, la chaleur et les conditions acides provoquent également une caramélisation, et la réaction de Maillard est une réaction secondaire due à la présence d’azote non protéique dans le perméat d’UF de lactosérum. La polyestérification du bois de peuplier faux-tremble à l’aide d’une combinaison de perméat UF de lactosérum et d’acide malique réduit de manière significative sa teneur en humidité par rapport au bois de peuplier faux-tremble non traité. Ce traitement améliore également sa stabilité dimensionnelle jusqu’à 60 % et modifie considérablement sa stabilité thermique. Ce projet en cours met en évidence le potentiel de l’utilisation du perméat UF de lactosérum dans la modification du bois, ajoutant ainsi de la valeur à un sous-produit dont la production augmente régulièrement en Amérique du Nord, ce qui pose un défi de gestion important pour l’industrie fromagère.
De gauche à droite: Leonardo Simon et Assira Keralta