Préserver la « Vannerie W8banaki »: Allier Savoirs Autochtones et Sciences du Bois!

23 juillet 2024

Les travaux de Laurence Boudreault, doctorante sous la direction d’ Alexis Achim, et de Maude Flamand-Hubert, sont à l’honneur dans les nouvelles de l’Université Laval ! Sa recherche, intitulée « Propriétés physiques et mécaniques influençant l’aptitude du bois de frêne noir à la vannerie W8banaki », met en lumière l’importance de ces caractéristiques pour la fabrication traditionnelle de paniers. Les meilleurs frênes noirs pour la vannerie ont des cernes de croissance de densité élevée et de largeur étroite ou intermédiaire », conclut-elle. Cette étude s’inscrit dans une démarche innovante qui combine savoirs traditionnels et connaissances scientifiques.

Félicitations, Laurence, pour cette réussite remarquable ! Votre travail illustre non seulement l’excellence de votre projet de recherche, mais aussi l’impact significatif qu’il peut avoir sur la préservation et la valorisation des techniques artisanales traditionnelles.

Pour plus de détails, lire l’article de Jean Hamann : « l’avenir de la vannerie abenaquise!»

Les savoirs autochtones et les sciences du bois s’allient pour promouvoir la croissance de frênes noirs, essentiels à la fabrication de paniers traditionnels. L’agrile du frêne, un insecte ravageur arrivé au Québec en 2008, menace cette pratique. Le frêne noir, peu abondant et vulnérable, est crucial pour les Premières Nations.

Laurence Boudreault, étudiante-chercheuse en sciences forestières à l’Université Laval, explique : « Le frêne noir est le meilleur arbre pour la vannerie traditionnelle grâce à ses propriétés flexibles et résistantes. » Elle a publié ses résultats dans le Canadian Journal of Forest Research.

En 2018, le Conseil tribal de la Nation W8banaki a sollicité le professeur Alexis Achim pour étudier le frêne noir. Le projet associe les connaissances traditionnelles des W8banakiak et les sciences du bois.

Moins de 20 % des frênes noirs sont adaptés à la vannerie. Les hommes W8banakiak sélectionnent les arbres et préparent les éclisses que les femmes utilisent pour les paniers. En 2020, une équipe de l’Université Laval et d’Odanak a récolté 11 frênes noirs en Lotbinière et en Estrie, évalués pour leur qualité. Laurence Boudreault a analysé ces arbres au Centre de recherche sur les matériaux renouvelables de l’Université Laval. Parmi toutes les variables mesurées, deux ont émergé comme étant particulièrement significatives, à savoir la largeur et la densité des cernes annuels. « Les meilleurs frênes noirs pour la vannerie présentent des cernes de croissance ayant une densité élevée et une largeur étroite ou intermédiaire », précise Laurence. Ces résultats fournissent des informations cruciales pour les artisans de la vannerie W8banaki, qui souhaitent s’assurer que les prochaines générations puissent avoir accès à des frênes noirs de qualité et en santé pour pratiquer la vannerie.

Une fois coupé, le frêne noir est battu avec le dos d’une hache pour séparer les anneaux de croissance annuels. Les lanières obtenues sont à la fois malléables et résistantes, ce qui en fait un matériau de choix pour le tressage de paniers – LAURENCE BOUDREAULT

Ce panier circulaire sur pied, délicatement travaillé, est confectionné avec des lanières de frêne noir, des fibres et du foin d’odeur. Son couvercle est décoré d’une fleur en frêne noir. Tant le panier que le couvercle sont ornés de « k8wis » (prononcé « kanwiss »), signifiant « motifs à épine»- MUSÉE DES ABÉNAKIS.

Les signataires de l’étude publiée dans le Canadian Journal of Forest Research sont Laurence Boudreault, Catherine Chagnon, Maude Flamand-Hubert et Alexis Achim, de l’Université Laval, et Luc Gauthier Nolett, Michel Durand-Nolett et Danny Gill, du Bureau environnement et terre d’Odanak.


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