Nouvelle méthode pour étudier l’influence de la dégradation du bois par la lumière sur la colonisation par des moisissures

19 juin 2017

Le bois lorsqu’il est exposé aux intempéries subit des dégradations causées par son environnement. La photodégradation (dégradation par la lumière du soleil) et la dégradation biologique sont reconnues pour être des facteurs importants qui impactent la durabilité du matériau. Jusqu’à récemment, ces deux phénomènes ont toujours été étudiés de manière indépendante en laboratoire. Donc, l’effet combiné de ces deux facteurs ne pouvaient pas être pris en compte. La séparation de ces dégradations ne représente pas la réalité d’une exposition extérieure où tous les facteurs de dégradation agissent au même moment.

L’objet de cette recherche au sein du Centre de Recherche sur les Matériaux Renouvelables et de la Chaire industrielle de Recherche sur la Construction Écoresponsable en Bois, était d’étudier l’effet combiné de ces facteurs d’un point de vue fondamental via une approche multidisciplinaire alliant les domaines de la microbiologie et de la chimie du bois.

Des échantillons d’épinette blanche (Picea glauca (Moench) Voss)) ont été photodégradés pour différentes durées sous une lampe à xénon puis inoculé par des moisissures à taches noires: Aureobasidium pullulans ou Epicoccum nigrum.

En utilisant la particularité de ces moisissures de donner une coloration noire au bois, il a été possible d’étudier visuellement la colonisation. Plus les échantillons étaient colorés, plus la colonisation était forte.

Ce travail a permis de mettre en avant l’effet d’amplification de la photodégradation sur la colonisation par les moisissures. Ainsi, plus l’exposition à la lumière est longue, plus la colonisation sera rapide et forte. Il a été intéressant de constater que la photodégradation n’était pas un facteur essentiel pour la colonisation. En effet, même sans aucune exposition, une colonisation a été retrouvée sur les échantillons de bois.

La méthode développée a permis de mettre en évidence une interaction entre photodégradation et dégradation biologique. De nouveaux protocoles pourront par la suite être développés dans le but d’avoir une meilleure compréhension des phénomènes mis en jeux lorsqu’un bois est exposé à l’environnement. C’est par l’acquisition de nouvelles connaissances que des nouveaux systèmes de protection pour bois pourront être pensés et imaginés.

La note de recherche complète pour en savoir plus


Partager: