Jeremy Michael Piggot Navarrete remporte la bourse de soutien de l’automne 2025 du CRMR, d’une valeur de 5 000 $ ! 

17 novembre 2025

🎉 Félicitations à Jeremy Michael Piggot Navarrete, lauréat de la bourse de soutien de l’automne 2025 du Centre de recherche sur les matériaux renouvelables (CRMR) ! Jeremy poursuit un doctorat en génie du bois et des matériaux biosourcés sous la direction de Pierre Blanchet.

Cette bourse a pour objectif de promouvoir les études universitaires et la recherche en lien avec les axes du CRMR, en offrant un soutien financier à un(e) étudiant(e) de maîtrise ou de doctorat en fin de parcours et sans source de financement. La candidature de Jeremy s’est distinguée par ses résultats académiques exceptionnels, ses réalisations scientifiques et personnelles, ainsi que par la qualité et l’avancement de son projet de recherche.

Bravo à Jeremy pour cette belle réussite ! Un grand merci également au comité pour son engagement et son soutien tout au long de ce processus !

Description du projet:  Considérations d’efficacité énergétique de la qualité de l’enveloppe de systèmes préfabriqués 

Le secteur du bâtiment joue un rôle central dans la consommation énergétique mondiale et les émissions de gaz à effet de serre. Il représente une part importante de l’énergie utilisée et des émissions globales. Au Québec, cette réalité est similaire, et l’efficacité énergétique des bâtiments résidentiels constitue un enjeu majeur dans la lutte contre les changements climatiques .

Dans ce contexte, l’enveloppe du bâtiment (murs, planchers et toits), qui constitue l’interface entre l’intérieur et l’extérieur, est un élément clé déterminant sa performance hygrothermique. Cette performance se définit par la capacité de l’enveloppe à éviter les pertes de chaleur, les accumulations d’humidité et les infiltrations d’air, contribuant ainsi à la réduction de la consommation énergétique grâce à une conception et une construction appropriées. Toutefois, les méthodes de construction traditionnelles sont souvent limitées par les imprévus et les complexités du chantier, ce qui peut compromettre la qualité des assemblages et entraîner des pertes énergétiques importantes .

Les panneaux préfabriqués de murs en bois (PPMB) apparaissent comme une solution prometteuse. Fabriqués en usine, ils permettent un contrôle de qualité supérieur et devraient offrir une performance accrue par rapport aux systèmes traditionnels. Cependant, leur efficacité réelle demeure peu documentée, en particulier en ce qui concerne les jonctions entre panneaux, qui pourraient être des zones sensibles aux pertes de chaleur et aux infiltrations d’air.

La problématique de cette thèse repose sur la nécessité de comprendre et de quantifier l’impact des systèmes préfabriqués — en particulier celui de leurs jonctions — sur la performance hygrothermique et énergétique des bâtiments, ainsi que d’évaluer leur capacité d’adaptation aux changements climatiques. L’objectif principal est donc d’analyser l’influence des PPMB sur les performances hygrothermiques et énergétiques des bâtiments, en comparaison avec les systèmes traditionnels, et ce, dans les conditions climatiques actuelles et futures.

Méthodologie

La méthodologie développée s’est articulée autour de trois étapes principales, chacune associée à un objectif précis :

  1. Évaluation des systèmes traditionnels
    La performance hygrothermique d’enveloppes conventionnelles en bois a été étudiée afin d’établir une référence. Des essais en laboratoire à échelle réelle ont permis de mesurer le transfert de chaleur, l’humidité et les infiltrations d’air.

  2. Évaluation des PPMB
    Plusieurs types de murs préfabriqués ont été testés selon une méthodologie similaire, incluant certains modèles intégrant des isolants biosourcés. Une attention particulière a été portée à la performance des jonctions entre panneaux.

  3. Analyse énergétique
    Des simulations énergétiques ont été réalisées sur un bâtiment résidentiel, intégrant les projections climatiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ces simulations ont permis de comparer la demande énergétique associée aux systèmes traditionnels et aux enveloppes préfabriquées, dans les contextes climatiques actuels ainsi qu’aux horizons 2050 et 2080.

Résultats

Les résultats démontrent que les systèmes préfabriqués offrent une performance nettement supérieure à celle des solutions traditionnelles. Ils assurent une meilleure résistance aux pertes de chaleur, une plus grande étanchéité à l’air et un comportement plus stable face à l’humidité. Les simulations énergétiques montrent également que les bâtiments équipés de PPMB consomment moins d’énergie pour le chauffage et le refroidissement, et que cette performance se maintient même dans les scénarios climatiques futurs.

La préfabrication en bois apparaît ainsi comme un levier efficace pour améliorer l’efficacité énergétique et le confort des bâtiments tout en offrant une solution durable et adaptable aux enjeux environnementaux.

Retombées et applications

Les retombées de ce projet sont multiples. D’un point de vue scientifique, il contribue à l’amélioration de la conception des systèmes préfabriqués en fournissant des données concrètes sur leur performance hygrothermique et énergétique. Ce projet encourage le recours à des solutions constructives plus résilientes face aux variations climatiques, particulièrement pertinentes dans les régions caractérisées par des hivers rigoureux et des étés de plus en plus chauds.

Enfin, il met en lumière le potentiel de matériaux biosourcés, tels que la fibre de chanvre, pour renforcer la performance hygrothermique des enveloppes. Pour l’industrie, ces résultats représentent une opportunité de développer des solutions de construction plus durables, compétitives et alignées avec les politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.


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