Félicitations à Claudie-Maude Canuel, récipiendaire de deux bourses d’excellence (FRQNT, CRSNG) -Concours 2021-2022!

17 juillet 2023

Félicitations à Claudie-Maude Canuel qui a obtenu deux bourses d’excellence: soient la bourse d’études supérieures du Canada Alexander-Graham-Bell-doctorat (BESC D) du CRSNG, d’une valeur de 105 000 réparties sur 36 mois à partir du 1er mai 2021 ; et la bourse de doctorat en recherche (B2X) du FRQNT d’une valeur de 25 000$ pour sa 4e année de doctorat  (2024).

Claudie-Maude, étudiante au doctorat en sciences forestières, s’est démarquée par son excellence académique et son leadership exceptionnel en recherche! Elle travaille sous la direction d’Evelyne Thiffault et la codirection de Nelson Thiffault sur «la récupération de la biomasse forestière pour la bioénergie comme traitement sylvicole dans les forêts du Québec ».

Félicitations Claudie-Maude pour votre réalisation exceptionnelle et nous vous souhaitons beaucoup de succès dans votre carrière de recherche!

DESCRIPTION DU PROJET DE RECHERCHE

Problématique

La communauté internationale reconnait que la lutte contre les changements climatiques nécessite d’importantes modifications de la consommation et de la production d’énergie. Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat recommande ainsi d’augmenter l’utilisation d’énergies renouvelables pour diminuer la consommation des énergies fossiles à forte empreinte écologique [1]. L’utilisation de biomasse forestière pour la bioénergie suscite un intérêt grandissant, puisqu’elle a le potentiel de substituer les combustibles et carburants fossiles dans l’ensemble de leurs applications. Alors que la forêt est une ressource renouvelable dont les produits énergétiques peuvent être à moindre empreinte écologique, l’aménagement forestier peut contribuer à optimiser la capacité de
la forêt à séquestrer le dioxyde de carbone (CO2) [1,2]. Le Canada, recouvert de forêts à plus de 30%, possède une abondance de biomasse forestière, donc un excellent potentiel pour le développement concurrentiel de cette filière [3]. Une importante quantité de biomasse se trouve dans l’est du Canada, sous forme de bois sans possibilité de transformation dans les industries conventionnelles (sciage, pâte) en raison de leur faible qualité (feuillus de trituration, arbres de petite dimension, arbres dégradés) sur le marché. Les critères de qualité du bois pour la bioénergie étant moins stricts que ceux des industries conventionnelles, cette filière leur est complémentaire, car elle vise l’utilisation de leurs résidus [3]. Sans la récolte de biomasse, ces bois sans preneur peuvent créer des amoncèlements importants de résidus sur les aires de coupe et générer des conditions défavorables pour l’établissement de la régénération [3]. De telles conditions peuvent affecter la productivité des forêts ainsi que leur potentiel à séquestrer le CO2 efficacement [2]. En diminuant la quantité de résidus au sol, la récolte de biomasse favoriserait la régénération et la productivité des sites. La bioénergie forestière étant émergente au Canada, il existe encore peu de données permettant l’optimisation des pratiques de récolte de biomasse, qui est souvent gérée indépendamment du reste de la stratégie d’aménagement forestier. Les infrastructures actuelles, les coûts de récolte et les importantes distances de transport limitent la viabilité de la filière, de sorte qu’elle rivalise difficilement avec d’autres sources d’énergie [4]. Or, l’expérience d’autres pays montre que l’intégration de la récolte de biomasse aux activités sylvicoles est la pierre angulaire de plans d’affaires profitables [4]. En considérant la récolte de biomasse comme partie prenante d’un système sylvicole, il devrait être possible de déterminer un optimum en regard des volumes de biomasse récoltés (qui vont déterminer les revenus nets de la bioénergie) et de productivité des écosystèmes forestiers (qui va influencer les émissions de CO2). Ce projet veut ainsi contribuer aux connaissances quant à l’efficacité d’intégrer des systèmes complexes dans un contexte forestier.

Objectifs de recherche

L’objectif principal est d’identifier les conditions forestières et les sources de biomasse (tiges, sections de tiges) faisant partie de bois sans preneur qui représentent un optimum pour l’intégration de l’approvisionnement en biomasse forestière pour la bioénergie (sous forme solide, liquide ou gazeuse) en complémentarité aux industries conventionnelles dans les forêts tempérées et boréales. L’atteinte de 3 objectifs spécifiques permettra d’y répondre: 1) évaluer les coûts d’approvisionnement (récolte, transport) de différentes sources de biomasse (2020-2021); 2) évaluer la productivité des phases de récolte pour différents paniers de produits (sciage, pâte, bioénergie) (2021-2022); 3) évaluer les effets de
la récolte de différentes sources de biomasse sur l’établissement de la régénération (2022-2023); 4) évaluer le potentiel de la récolte de différentes sources de biomasse pour la réduction des émissions de
CO2 à l’atmosphère (2023-2024).

Contribution à l’avancement des connaissances

Le projet est novateur et suscite l’intérêt à l’échelle locale, nationale et mondiale. Un bénéfice important
pour le Québec est de diversifier l’industrie forestière afin de tirer davantage de valeur des forêts par le développement de filières de bioénergie permettant de valoriser le bois de faible qualité tout en s’harmonisant avec les produits forestiers conventionnels. Il s’agit d’un secteur en plein essor, mais dont
le succès et la profitabilité sont liés au développement de chaînes logistiques très performantes. La démonstration que la récolte de biomasse peut faire partie d’une stratégie sylvicole profitable et à faible empreinte écologique lors d’opérations intégrées contribuera à la performance de telles chaînes. Ce projet veut contribuer au développement d’une expertise canadienne en approvisionnement en biomasse
forestière, cruciale pour rendre disponible la matière première, mais encore peu développée. Ce projet sera réalisé dans le cadre d’un consortium international Europe-Canada, International cooperation with
Canada on advanced biofuels and bioenergy, ce qui offre une excellente opportunité d’avancement.

Bibliographie

[1] Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (2011) Rapport spécial sur les sources d’énergie
renouvelable et l’atténuation du changement climatique, Rapport du Groupe de travail III du GIEC, Genève. 226 p.
[2] Ter-Mikaelian, M.T., S.J. Colombo, J. Chen (2015) The burning question: does forest bioenergy reduce carbon emissions? A review of common misconceptions about forest carbon accounting, J. For. (113) 57–68 p. https://doi.org/10.5849/jof.14-016.
[3] Barrette, J., C. Durocher, N. Mansuy, M. Béland, E. Thiffault (2018) From unloved woods to desirable renewable biofuels, Réseau BiofuelNet Canada. 11 p.
[4] Asikainen, A., T. Ikonen, J. Routa. (2016) Challenges and opportunities of logistics and economics of forest biomass, in Mobilisation of forest bioenergy in the boreal and temperate biomes: Challenges, opportunities and case studies, Academic Press, Elsevier. pp. 68-83.


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