Félicitations à Claudie-Maude Canuel, qui a brillamment soutenu sa thèse de doctorat en sciences forestières ce vendredi 14 mars 2025 ! Grâce à ses recherches novatrices, elle apporte une contribution essentielle au domaine de la gestion durable des ressources forestières et de la bioénergie, en mettant en avant le rôle de la biomasse forestière dans la transition énergétique et la lutte contre les changements climatiques.
Sous la direction d’Evelyne Thiffault et la codirection de Nelson Thiffault (Service canadien des forêts, Ressources naturelles Canada), sa thèse, intitulée « Intégration de la biomasse forestière pour la bioénergie à l’approvisionnement en bois : un outil sylvicole pour lutter contre les changements climatiques dans l’Est du Canada », examine comment la récolte de biomasse forestière destinée à la bioénergie peut être intégrée à l’approvisionnement en bois des industries conventionnelles. Son travail met en lumière les impacts de cette approche sur la productivité forestière, les flux économiques et le bilan carbone des activités de récolte, soulignant ainsi son potentiel pour une gestion plus durable des forêts.
Bravo, Claudie-Maude ! Cette réussite marque une étape clé dans un parcours prometteur, jalonné de succès professionnels et de contributions inspirantes au domaine de la foresterie.
Les membres du jury étaient:
Encore toutes nos félicitations!
Crédit Photo: Carole Girard
Résumé :L’utilisation de biomasse forestière résiduelle pour la production de bioénergie est reconnue comme nécessaire à la transition énergétique. Les niveaux de mobilisation de la biomasse forestière restent cependant insuffisants pour atteindre les cibles climatiques. Le Canada possède une abondance de biomasse forestière notamment sous forme de bois sans possibilité de transformation. Sans la récolte de biomasse, ces bois sont laissés sur les parterres de coupe et peuvent créer des amoncellements de débris qui affectent l’établissement de la régénération. Cela peut nuire au rendement des forêts et à leur capacité d’agir comme puits de carbone. Les coûts élevés d’approvisionnement et le potentiel incertain de récolter la biomasse forestière pour réduire les émissions de carbone à l’atmosphère sont un frein au développement de la bioénergie. L’intégration de la récolte de biomasse aux activités sylvicoles de récolte et de remise en production des sites est une solution envisagée pour favoriser le développement de plans d’affaires profitables et durables.
La thèse visait à évaluer le potentiel d’intégrer la récolte de biomasse forestière pour la bioénergie à l’approvisionnement en bois pour les industries conventionnelles. Elle examine la contribution de la bioénergie forestière par rapport à celle des industries du bois conventionnelles concernant la remise en production des sites, les flux financiers et le bilan carbone des activités de récolte. L’objectif était d’identifier les conditions qui pourraient faciliter la mobilisation de la biomasse forestière dans le cadre d’un aménagement forestier durable. Pour y parvenir, la recherche a utilisé un dispositif expérimental composé de six sites d’étude établis dans les forêts tempérées et boréales de l’est du Canada. Ce dispositif a permis de comparer la récolte de bois destiné aux industries conventionnelles en combinaison avec une intensité croissante de récolte de biomasse.
Les résultats obtenus montrent que, bien que l’intensification de la récolte ait diminué significativement la quantité de débris au sol, son influence sur la régénération demeurait limitée comme celle-ci était influencée davantage par des facteurs écologiques. Les coûts additionnels engendrés par la récolte de biomasse étaient négligeables relativement à l’ensemble des coûts d’approvisionnement en bois pour les peuplements mixtes, alors qu’ils étaient plus élevés pour les peuplements résineux. Cependant, pour les peuplements résineux, ces coûts additionnels pouvaient être partiellement compensés par les économies de remise en production des sites. La récolte plus intensive de bois permettait d’augmenter le puits de carbone des écosystèmes forestiers, mais cette séquestration nette peinait à compenser les émissions des produits du bois. Les conditions suivantes ont été identifiées afin que l’approvisionnement en biomasse pour la bioénergie permettent de réduire les émissions de carbone à l’atmosphère; il doit permettre de substituer d’autres sources d’énergie à fortes émissions et/ou d’augmenter le rendement des forêts.
En somme, cette thèse démontre que l’intégration de la biomasse forestière à l’approvisionnement en bois pour les industries conventionnelles peut faire partie d’une stratégie sylvicole à faible empreinte carbone qui permet de tirer plus de valeur des forêts. Elle a donc le potentiel d’être aussi durable que l’approvisionnement en bois pour les industries conventionnelles, selon les aspects étudiés. Des conditions doivent cependant être respectées pour y parvenir. En les identifiant, cette thèse veut contribuer au développement durable de systèmes de bioénergie utilisatrice de biomasse forestière. Il en ressort que l’approvisionnement en biomasse forestière doit être intégré dans des stratégies sylvicoles, d’aménagement forestier et de transition énergétique cohérentes.