Maylis Carrère et Assira Keralta, doctorant.e.s en génie du bois et des matériaux biosourcés sous la direction éclairée de Véronic Landry et récipiendaires de Ron Cockcroft Awards (RCA) de l’« International Research Group on Wood Protection (IRG/WP) », ont participé à la 55ème édition de la conférence internationale de l’IRG/WP, qui s’est tenue du 19 au 23 mai 2024 à Knoxville, TN, aux États-Unis.
Durant cette conférence, Maylis a présenté ses travaux portant sur « la synthèse de latex de terpènes pour la protection du bois d’extérieur » à travers une présentation orale. Assira a également partagé ses résultats sur « l’utilisation du perméat d’ultrafiltration de lactosérum comme agent biosourcé de protection du bois » par le biais d’une présentation orale.
Bravo à vous deux pour ce bel accomplissement!
Merci à l’International Research Group on Wood Protection d’avoir reconnu l’engagement et le talent de nos jeunes chercheurs à travers le prix RCA et de leur avoir fait vivre cette belle expérience.
De gauche à droite: Assira Keralta et Maylis Carrère
Résumé de la présentation d’Assira Keralta
La demande sans cesse croissante de matériaux durables a poussé la recherche vers des stratégies innovantes dans les domaines de la science des matériaux et de la gestion de l’environnement. Le bois est un composite naturel qui attire de plus en plus l’attention en raison de sa grande résistance physique, de sa facilité d’usinage, de son attrait esthétique et de son faible coût en tant que ressource renouvelable et biodégradable. Il est utilisé depuis longtemps dans diverses industries, en particulier dans la construction et l’industrie manufacturière. Cependant, sa faible stabilité dimensionnelle due aux fluctuations de l’humidité et de la température a posé des problèmes pour son application à grande échelle. Les problèmes de déformation, de fissuration et de pourriture qui en résultent ont incité à explorer des méthodes efficaces de modification du bois susceptibles d’améliorer sa stabilité dimensionnelle et sa résistance aux micro-organismes afin de lui assurer une valeur durable. Le perméat d’ultrafiltration du lactosérum est un sous-produit laitier obtenu lors de la purification des protéines solubles du lactosérum de fromage. Il est composé de lactose (± 5 % w/w), d’azote non protéique (< 0,5 % w/w) et de minéraux (< 0,5 % w/w). Sa production a augmenté régulièrement ces dernières années, mais les voies de valorisation sont encore très limitées. Néanmoins, il représente un déchet important pour l’industrie laitière et nécessite une attention particulière. Nous démontrons ici que l’acide malique et le lactose du perméat de lactosérum peuvent réagir à la fois dans la sciure de bois et dans le bois massif de peuplier faux-tremble. La réaction de polycondensation dans le bois réduit considérablement sa capacité d’absorption de l’eau et augmente sa stabilité dimensionnelle de plus de 60 %. Cela pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour l’utilisation du perméat UF de lactosérum en tant qu’agent de protection du bois.
Résumé de la présentation de Maylis Carrère
Le bois est un matériau naturel doté de diverses propriétés physiques et mécaniques intéressantes, notamment la résistance aux changements thermiques et d’excellentes capacités d’isolation. Ces qualités en font un matériau de choix pour la construction, en particulier pour la réalisation de bardages extérieurs. Cependant, le bois peut se dégrader sous l’effet des conditions climatiques telles que le vent, la pluie, le soleil, les variations de température et la présence de micro-organismes. Pour préserver ses propriétés et son esthétique, les surfaces extérieures en bois sont généralement protégées par un revêtement. Les revêtements à base d’eau sont généralement préparés à l’aide de la technologie de polymérisation par émulsion. Historiquement, la plupart des latex sont dérivés de produits pétrochimiques, tels que les monomères d’acrylate. Afin de réduire l’impact environnemental de ces revêtements, l’utilisation de matières premières d’origine biologique suscite un intérêt croissant. L’objectif principal de ce projet est de développer un revêtement pour le bois extérieur à partir de matières premières biosourcées d’origine locale. Les extraits de bois seront fonctionnalisés avec des groupes acrylates et ensuite polymérisés par émulsion pour créer des latex biosourcés. La température de transition vitreuse et la taille des particules de latex ont été déterminées respectivement par calorimétrie différentielle à balayage (DSC) et par diffusion dynamique de la lumière. L’intégration de monomères biosourcés acrylés a été confirmée à l’aide de techniques de chromatographie telles que le Py-GC-MS. Par la suite, des essais en extérieur ont été entrepris, notamment des essais de vieillissement et de résistance aux champignons.